Allaitement

Conduite à tenir devant une dysphagie chez le nourrisson allaité

Conduite à tenir devant une dysphagie chez le nourrisson allaité

Conduite à tenir devant une dysphagie chez le nourrisson allaité

Quand bébé peine à avaler : comprendre la dysphagie chez le nourrisson allaité

Parfois, entre deux tétées paisibles, une maman sent que quelque chose cloche. Bébé s’agite, tousse, s’étouffe presque alors qu’il est blotti tendrement au creux du bras. Le lait semble « revenir », ou bien il reste là, dans sa bouche, trop longtemps. Et là, une petite voix intérieure se met à murmurer… Est-ce normal ? Est-ce que mon bébé a du mal à avaler ?

Ces moments où l’instinct maternel lance l’alerte sont souvent le point de départ d’un soutien bien plus grand. Car non, ce n’est pas toujours de la simple maladresse. Certains nouveau-nés peuvent présenter ce qu’on appelle une dysphagie, c’est-à-dire une difficulté à avaler. Et lorsqu’on allaite, cette situation peut soulever beaucoup d’émotions : culpabilité, inquiétude, frustration… Rassure-toi, maman, tu n’es pas seule. Et surtout, il existe des solutions douces et bienveillantes.

Mais qu’est-ce que la dysphagie exactement ?

La dysphagie désigne une difficulté à déglutir, c’est-à-dire à faire passer le lait de la bouche jusqu’à l’estomac. Chez le nourrisson, cette difficulté peut se manifester dès les premiers jours de vie, parfois de manière subtile, d’autres fois de manière plus marquante.

Elle touche le plus souvent les bébés prématurés, ceux ayant eu une souffrance à la naissance, ou encore ceux atteints de troubles neurologiques ou anatomiques. Mais dans certains cas, aucun facteur de risque évident ne se présente.

Comment reconnaître une dysphagie chez un bébé allaité ?

Chaque bébé est unique, et les signes de dysphagie peuvent varier. Voici quelques indices qui doivent t’alerter :

Ces signes peuvent aussi être confondus avec un RGO (reflux gastro-œsophagien), une mauvaise prise du sein, ou simplement un réflexe d’éjection du lait trop puissant. C’est pourquoi l’avis d’un professionnel de santé formé à l’allaitement est essentiel.

Petit détour par le vécu : quand Léon peinait à chaque tétée

Je me souviens encore de ce matin brumeux, blottie contre mon coussin d’allaitement. Léon tétait, comme tous les matins, mais ce jour-là, son petit front s’est plissé plus que d’ordinaire. Il a toussé, fort. Le lait a dégouliné sur sa joue, et j’ai senti une chaleur tiède de peur se glisser dans mon ventre. Ce n’était pas la première fois… mais là, mon cœur de maman savait. Quelque chose n’allait pas.

Après plusieurs explorations – ostéopathe, pédiatre, conseillère en lactation – le diagnostic est tombé : suspicion de dysphagie légère. C’était comme mettre un nom sur une ombre. Et soudain, tout devenait un peu plus clair…

La première étape : consulter sans attendre

C’est sans doute l’étape la plus importante : demander de l’aide. Pas à Doctissimo ou à une voisine bienveillante (quoique toujours réconfortante), mais à un professionnel de santé compétent :

Une évaluation pluridisciplinaire est souvent recommandée. Elle permet de poser un diagnostic précis, de comprendre la cause de la dysphagie, et d’entreprendre un accompagnement adapté à ton bébé… et à toi, sa maman.

Comment adapter l’allaitement en cas de dysphagie ?

La bonne nouvelle ? Allaiter un bébé atteint de dysphagie reste tout à fait possible dans de nombreux cas. Parfois même recommandé, car le lait maternel est plus facile à digérer, et le sein permet un meilleur contrôle du flux que le biberon. Voici quelques pistes à explorer :

1. Trouver la bonne position

Des positions d’allaitement spécifiques peuvent limiter le risque de fausse route. Par exemple :

2. Observer et ajuster le réflexe d’éjection

Un jet de lait trop fort peut aggraver les difficultés. Si tu sens que ton réflexe d’éjection est puissant, tu peux :

3. Fractionner les tétées

Proposer le sein plus souvent mais sur une durée réduite peut fatiguer moins bébé, tout en assurant sa prise alimentaire. Cela permet aussi de mieux surveiller ses signes de fatigue.

4. Surveiller la fatigue de bébé

Un bébé dysphagique peut vite s’épuiser. S’il suce sans avaler, qu’il ferme les yeux, ou qu’il lâche le sein sans volonté de reprendre, n’insiste pas. Tu pourras proposer à nouveau plus tard, dans le calme.

Et si mon bébé a besoin d’une aide extérieure ?

Parfois, en complément de l’allaitement, une rééducation peut être proposée. Pas d’inquiétude, cela se passe en douceur, avec des stimulations adaptées à l’âge. Elles peuvent ressembler à un jeu, un massage buccal, un petit chant… mais elles ont un impact réel sur la coordination succion-déglutition-respiration.

Si bébé ne peut pas téter efficacement, une alimentation mixte (sein et alimentation par sonde ou biberon adapté) peut temporairement être mise en place. Dans ce cas, continuer à tirer ton lait reste un geste précieux, un lien en filigrane, en attendant de retrouver pleinement les plaisirs de la tétée.

Accompagner avec tendresse… et patience

Vivre l’allaitement dans un contexte de dysphagie, c’est naviguer entre espoirs, doutes et petits triomphes. C’est accepter les ajustements, parfois les renoncements, mais surtout rester à l’écoute de son bébé et de son rythme personnel.

La meilleure conduite à tenir ? C’est celle qui respecte ton bébé, toi, ta fatigue et ton intuition. Elle peut ressembler à un itinéraire sinueux plutôt qu’à une autoroute toute tracée. Mais chaque avancée, aussi modeste soit-elle, est une victoire partagée… les yeux dans les yeux, le cœur à cœur.

Et n’oublie pas : demander de l’aide n’est pas un aveu de faiblesse. C’est un acte d’amour immense.

Petits rappels doux à garder en tête

Prends soin de toi aussi, chère maman. Ce chemin, tu le parcours avec tant de courage. Et peut-être qu’un jour, tu le raconteras à une autre maman, comme une douce étoile à suivre dans la nuit.

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